Posté le : 07 mars 2024

Être apiculteur à Belle-île en Mer - Épisode 1

Alors que les abeilles commencent à sortir à la recherche des premiers pollens entre ajoncs et saules marsault, que nous préparons le matériel pour le début de saison, il m’a paru intéressant d’évoquer ces 19 années de pratique de mon métier sur Belle-île au travers d’une petite série.

L’apiculture en milieu insulaire présente certes des contraintes bien connues et propres à toutes les activités de l’île : transport et coût de la vie, mais elle offre aussi de nombreux atouts : une flore riche et des espaces sauvages prodiguant des nectars toujours différents, un territoire attractif accueillant des visiteurs habitués ou d’un jour qui sont autant d’opportunités de faire découvrir nos produits, des initiatives qui réinventent l’agriculture.

Episode 1 : L’ABEILLE ET LE PAYSAGE

Par son activité de butinage, l’abeille comme l’ensemble des insectes pollinisateurs, assure la fixation et la pérennité des espaces naturels, fleurs, arbustes et arbres qui en dépendent.

Les friches, mal-aimées des campagnes, sont une incroyable ressource de nectars et de pollens : épines noires, aubépines, ajoncs, ronciers, en plus d’apporter de la vie et de la biodiversité nous flattent de leurs couleurs éclatantes et de leurs suaves parfums. Autre source de richesse : les fossés. En pleine saison quand ils sont la dernière source d’humidité et de fraîcheur, quand s’y épanouissent encore les salicaires, les vipérines, les derniers trèfles blancs ou les menthes. Les zones humides regorgent d’ombellifères au printemps et tous les recoins que l’on veut bien délaisser se parent en été du jaune odorant des fenouils. Enfin, travaillée par les vents, la bruyère littorale et en particulier la vagabonde si typique de notre île parachève le tableau d’une biodiversité que nous essayons de préserver. 

Toutes ces zones qui échappent à l’activité humaine fournissent l’essentiel des nectars composant le miel de Belle-île en Mer.

Nature et faune sauvage : oiseaux, mammifères, lombrics, insectes, vents et embruns…premiers paysagistes de France ?